#4 - Coco Mondesir - Guadeloupe - Mars 2021

Dans ce Vwayage avec Coco, nous évoquerons comment elle a osé se lancer pour créer les différents ateliers qu’elle anime pour petits et grands.

Son changement de voie, être cheffe de projet dans l’informatique puis devenir enseignante.

Son parcours personnel, ses nombreux voyages, loin ou tout proche, son livre jeunesse en cours d’édition, ses nouvelles et ses nombreux poèmes.

Le fait de s’écouter en tant que femme, de croire en soi, en son potentiel et l’importance d’oser demander.

Enfin, Coco nous partagera sa citation inspirante 🙋🏽‍♀️

« Demandez et vous recevrez »

⚓️ Merci Coco d’avoir accepté mon invitation. On s’est rencontrée lors d’un atelier d’écriture que tu as animé. Est-ce que tu veux nous en parler davantage ? Depuis combien de temps animes-tu des ateliers d’écriture ? ⚓️


Cet atelier est particulier car c’est un atelier qui est plus axé sur l’intériorité et le développement personnel. En vrai, dans mon parcours personnel, l’écriture est un véritable outil de guérison. J’ai commencé par l’écriture fiction, écrire des nouvelles, des poèmes, et est arrivé un moment où je voulais donner à l’écriture sa pleine dimension de guérison, d’outil de transformation, et c’est comme ça que m’est venu le concept de « Bulle de soi ». Quelques temps avant, j’ai rencontré Julia, qui est sophrologue. On s’est associée sur une opération découverte au Spot, qui est un espace de coworking, et j’ai pu observer qu’il y avait des connexions à faire entre la sophrologie et la fluidité de l’écriture. On s’est dit que l’on partait sur ce projet en axant davantage sur le développement personnel et le bien-être. Voilà comment est née Bulle de soi !


Atelier d’écriture « Bulle de soi »


Alors lorsque l’on s’est rencontrée, c’était la deuxième édition. La première édition était en début d’année. On a accompagné les participantes, il n’y avait que des femmes, à écrire l’année de leurs rêves. J’ai observé que depuis que j’ai cette pratique, d’un point de vue personnelle, la vie me surprend, dans le bon sens, car il se passe ce que j’ai écrit, et c’était cette proposition que je voulais amener aux participantes. 

La deuxième édition était plus sur « S’écrire » et on espère qu’il y en aura d’autres par la suite. On aimerait continuer ces ateliers, une fois par trimestre car avec Julia, on a nos activités chacune de notre côté. 

Pour ma part, je fais des accompagnements longs sur des projets d’écriture, mais également des ateliers pour enfants, pour adultes, pour des futurs parents. 

La dynamique d’une fois par trimestre, c’est bien pour que ça ne lasse pas les participantes et que ça permette d’avoir un rendez-vous phare. 


⚓️ Est ce que tu peux nous parler des autres ateliers d’écritures que tu animes ? ⚓️


Il y a deux types D’ateliers :


Des ateliers techniques pour des personnes qui ont des projets d’écriture. Je donne mes techniques étant moi-même écrivaine et poétesse. 


Il y a des ateliers pour juste se faire plaisir en afterwork. On n’a pas envie d’aller au foot ou au sport, on vient jouer avec les mots, on vient se dire, se réinventer, se réécrire. J’en suis à peu près à une dizaine, une quinzaine, notamment au Spot mais aussi ailleurs. Il y a différents concepts autour de l’écriture.


Atelier d’écriture au Spot


⚓️ Quand as-tu commencé ? ⚓️


J’ai eu l’idée il y a 2 ans mais je me suis dit «  Non, qui suis-je ? Syndrome de l’imposteur. » Bref je n’ai plus rien fait. Puis, j’ai moi même participé à des ateliers sur Paris, et je me suis dit qu’il y avait un projet à lancer car ça n’existait pas encore en Guadeloupe. Je me suis lancée en novembre 2019 car c’est une vraie passion et depuis je n’ai pas arrêté. 


⚓️ Il n’y avait pas du tout d’atelier d’écriture en Guadeloupe ? ⚓️


Il y avait des petits ateliers en bibliothèque, c’était vraiment pour le plaisir, en mode, j’ai une petite passion et je le fais partager aux autres, mais rien de structuré.

Pour ma part, c’est une passion mais c’est également un produit, un projet entrepreneurial à part entière. C’est une prestation que je peux offrir. 


⚓️ As-tu une formation pour animer des projets d’écriture ? ⚓️


Pas du tout. C’est aussi pour ça que j’ai mis du temps à oser. Au cours d’un coaching, ma coach m’a dit « tu écris, tu es lue, pourquoi tu ne pourrais pas le faire pour les autres, écrire pour être lu ? » et c’est devenue ma marque de fabrique « Écrire pour être lu ». 


En effet, les diplômes c’est bien, mais il y a aussi parfois du talent, et je pense que j’ai ce talent pour faire écrire. J’ai vu cette coach sur une période un peu discontinue mais j’ai vraiment eu un coaching spécifique sur 3 mois, qui m’a vraiment permis d’oser, mettre des prix. Au début, je voulais plutôt en faire quelque chose d’associatif, et j’ai donc commencé dans ce cadre.  

Puis à un moment, je me suis dit que ça avait vraiment de la valeur, qu’il y avait quelque chose à en faire. Ce coaching m’a vraiment aidé à dépasser ce palier. 


Ces ateliers d’écriture sont mon deuxième travail. A plein temps, depuis 4 ans maintenant, je suis enseignante. Avant, j’ai eu encore une autre vie, j’ai un master en management, et je travaillais dans les systèmes d’informations financiers. Il y a 4 ans, j’ai eu à cœur d’enseigner, j’ai toujours voulu enseigner. J’ai passé le concours de professeur des écoles. J’ai réussi. J’ai découvert la maternelle. Je pense que tout est lié, j’y pensais ce matin, mon premier livre pour enfant qui est en cours d’édition, m’est venu grâce à mes élèves. Il n’y a pas de hasard, ceux sont eux qui m’ont inspiré. Je me rends compte que mon métier nourrit ma passion.


⚓️ C’est joli ce que tu dis ! Quel a été le déclic pour changer de voie ? ⚓️


J’avais cette profonde conviction que c’était le moment. J’avais déjà passé le concours deux ans auparavant, je ne l’avais pas eu mais j’étais venue un peu en touriste aussi. J’avais cette envie mais je pensais enseigner aux plus grands, à la Fac ou dans une prépa. Il y a eu aussi les circonstances de la vie et de la réalité. Mon contrat arrivait à terme, je n’avais plus d’opportunités, je ne trouvais plus de travail dans mon domaine. J’avais ce projet et je me suis dit que c’était le moment de le lancer !!! 


J’ai été cheffe de projet dans l’informatique et dans l’organisation pendant 6 ans, c’était vraiment une belle expérience. Ça m’a appris la rigueur, la constance, la structuration, la bonne maîtrise des outils informatiques, le fait de savoir aussi, s’adapter aux différents interlocuteurs, ça été vraiment une très belle école et grâce à ce job, j’ai pu voyager. J’ai vécu ailleurs. Je n’ai aucun regret. Tout est cohérent. 


🌎🌎🌎


⚓️ Tout est fluide, tout se suit, tout a du sens ! Tu parles de voyages. Où as-tu voyagé et qu’est-ce que ça t’a apporté ? ⚓️


Enfant, j’ai eu beaucoup de chance car grâce au comité d’entreprise de mon père, j’ai pu voyager à des prix défiants toute concurrence. J’ai pu aller au Canada, en Floride, dans la Caraïbe également. Je suis une fan de croisière, car je trouve ça magnifique de s’endormir à un endroit, de se réveiller à un autre port et de découvrir une diversité. Même si l’on pense que les îles se ressemblent, chaque île à son identité et son histoire, j’aime beaucoup ce type de voyage. 

Personnellement, j’ai vécu en Angleterre, et pendant 3 ans en Suisse, j’ai beaucoup crapahuté en Europe, en Espagne, en Italie…

Chaque voyage a été enrichissant. J’ai découvert ma passion pour les voyages en Angleterre, quand je suis partie en Erasmus. Je me suis dit que je voulais que ma vie ressemble à ça, je voulais toujours découvrir de nouvelles cultures, de nouvelles personnes, me réinventer, ça m’a mis le pied à l’étrier ! Ensuite, j’ai fait un Volontariat International en Entreprise (VIE) en Suisse. J’étais partie pour un an, mais j’ai tellement adoré que je suis restée 3 ans !


Genève, Suisse


Concernant mon parcours personnel, j’ai grandi en Guadeloupe et je suis partie faire mes études à Tours à 20 ans, en école de commerce. L’avantage de l’école de commerce, c’est qu’il y a déjà cette ouverture car il y a les programmes d’Erasmus qui sont facilités entre les partenariats des différentes écoles. C’est là que j’ai découvert que l’ailleurs m’attirait. 


J’ai passé 7 ans en Europe globalement. C’est pareil, en Suisse, mon contrat se terminait. Je savais que je voulais vivre en Guadeloupe et y fonder ma famille, c’était une évidence que c’était le moment de rentrer. Et même si j’ai adoré Genève, c’est une ville de passage, on passe son temps à se refaire des amis et à un moment on a envie de stabilité. Je me suis dit « tant qu’à créer quelque chose, je préfère le créer chez moi».


Je pense que ce genre de retour aux sources est très récent car j’ai 4 ans de différence avec mon plus grand frère et sa génération n’est pas forcément rentrer en Guadeloupe. C’est vraiment nouveau de se dire qu’on a des compétences et qu’on peut les valoriser chez nous. C’est vrai que dans le parcours d’un jeune guadeloupéen, il sait qu’il va partir. À l’époque, il n’y avait pas forcément les filières des écoles de commerce. La médecine, c’est jusqu’à la 4ème année, tu sais que ça implique un départ. Je pense que ces dernières années, il y a beaucoup plus d’ouverture que ce soit vers le Canada, les États-Unis, la Caraïbe, mais avant ça, on était beaucoup plus tourné vers la France métropolitaine. C’était la logique !! Quand j’étais en Erasmus en Angleterre, je me suis posée la question « pourquoi, on ne propose que la France métropolitaine ? » J’aurai aimé dès le départ, partir au Portugal ou partir en Jamaïque. Mais c’était la France métropolitaine ou rien en quelque sorte ! Je pense que les nouvelles générations, avec cette ouverture grâce à internet, voient d’autres choses et ont envie d’autres choses. On a aussi envie d’aller vers des choses qui nous ressemble davantage, rester dans la Caraïbe, s’ouvrir. La France métropolitaine, c’est bien, mais finalement pourquoi on tourne le dos à notre région ?! Il y a ce mouvement qui se met en place ! 


⚓️ Tes voyages en Europe ont été pour la plupart pour te réinventer, pour découvrir de nouvelles cultures et aujourd’hui, quels seraient tes objectifs pour tes voyages ? ⚓️


Quand je suis rentrée en Guadeloupe, pendant longtemps, je ne voulais plus bouger ! Je voulais re-voyager chez moi. J’avais commencé à faire un blog dans cette veine qui s’appelait « Aujourd’hui, j’ai découvert » et c’est comme ça, que je me suis mise à l’écriture d’ailleurs. C’était être une touriste chez soi, aller à la rencontre des initiatives des gens et des lieux. J’ai commencé ce voyage intérieur en quelque sorte. Aujourd’hui, je me sens de plus en plus attirée par l’Afrique, parce que finalement de vivre et de grandir ici, on sait qu’on a une histoire particulière et j’ai envie d’aller chercher des bribes de moi-même là-bas. Mon écriture m’a beaucoup porté vers l’Afrique, j’ai envie d’aller voir par moi-même, déconstruire l’image qu’on m’a donné par les médias, par l’éducation et aller à la rencontre de cette autre moi qui se trouve là-bas. Mes voyages m’ont également formés car quand tu débarques seule dans un Erasmus, en colocation avec 12 personnes, tu es obligée de te mettre à l’anglais, de sortir de ta coquille et d’être moins réservée. Ça m’a vraiment formée, y compris en Suisse, à Genève, il fallait se réinventer, une vie sociale, un travail, des loisirs, etc. 


Aujourd’hui, ce serait plus pour nourrir mon art. Le voyage me permettrait de nourrir mon art mais comme avec le Covid on est restreints, je fais des voyages tout proche.


Les Saintes, îles de Guadeloupe


Je suis partie aux Saintes 3 jours pour écrire, pour me laisser inspirer par le lieu. Donc, je pense que ce serait vraiment la nourriture pour mon art et également une nourriture personnelle. Mon dernier voyage avant le Covid c’était la Dominique et j’ai adoré cette île, les paysages, l’ambiance, l’authenticité. Ce serait un peu tout ça que je rechercherais !


🌎🌎🌎


⚓️ C’est vrai que la Covid a eu cet impact sur nos voyages, où l’on prend le temps de redécouvrir son pays et/ou son île. Impossible d’aller loin mais de nombreuses choses à visiter tout près.

Je reviens sur tes paroles lorsque tu nous dis que tes élèves ont inspiré ton livre Jeunesse. Est-ce que tu veux en parler davantage ? ⚓️


Clairement, le héros du livre doit son nom à un de mes élèves ! Il a des troubles de l’apprentissage. C’était un après-midi, aux alentours de Pâques. À cette période, je leur lis des histoires, et c’était une histoire autour du crabe car j’aime bien conceptualiser mes lectures. Je trouve que la lecture est un outil puissant pour s’ouvrir au monde, mais c’est aussi un outil de connaissance de soi et malheureusement les nouvelles générations connaissent très peu de choses sur leur culture et sur leur île. En tant qu’enseignante, j’ai à cœur de leur transmettre, c’est une de mes missions ! On venait de lire une histoire de crabe, je n’avais plus rien à raconter, je propose à mes élèves d’inventer une histoire et c’est comme ça que tout a commencé. Maintenant, c’est la même technique que j’utilise pour mes ateliers d’écriture avec les enfants. On va créer une histoire et on s’y met ensemble. 


Atelier d’écriture parents/enfants


Je les ai fait participer à la création de cette histoire avec leurs imaginaires et leurs mots. Les enfants ont entre 5 et 6 ans, ils sont en dernière année de maternelle. Avec ce travail, je les prépare également à l’entrée au CP et à l’apprentissage de la lecture. Ce que j’ai pu observer depuis que j’enseigne, c’est que l’on dit que les enfants n’aiment pas lire mais c’est surtout qu’on ne leur donne pas de livres dans les mains, qu’on ne leur dit pas comment s’en servir, qu’on ne créé pas de moments autour du livre. Des élèves en CE2 me disent qu’elles lisent pour leurs petites sœurs qui ne savent pas encore lire et je pense que c’est une façon de leur donner cet amour, de créer un moment dans la fratrie ou le grand lit pour les petits. Ils peuvent aussi juste lire de l’image, même s’ils ne savent pas lire, ils peuvent lire de l’image et se raconter des histoires. C’est important de leur transmettre cet amour de l’écriture et de la lecture ! 


⚓️ Est-ce que ce livre Jeunesse a été publié ? ⚓️


Pour l’instant, il est chez l’éditeur et n’est pas encore publié. Je n’en parle pas plus mais il suit son bonhomme de chemin chez l’éditeur et j’espère que bientôt, je pourrais annoncer sa sortie. 


⚓️ Comment as tu choisi ton éditeur ? ⚓️


J’aurai pu faire le choix de l’auto-édition mais pour ce livre, c’est une histoire dans laquelle je crois. J’ai une vraie ambition pour ce livre et mon rêve, ce serait de retrouver mon livre dans les mains d’un enfant au Japon. J’aimerais que le livre voyage le plus loin possible, dans des pays où l’on ne sait pas que la Guadeloupe existe. Pour ça, j’avais besoin d’un propulseur et donc d’un éditeur. J’ai écrit, je l’ai fait illustrer par une amie, une autre amie a mis en page, a relu et a corrigé les fautes. Ensuite, c’est la sélection de l’éditeur, on envoie et on attend que quelqu’un réponde. Pour ma part, j’ai ciblé mon éditeur car tous les projets ne vont pas à tous les éditeurs. Il y a eu une recherche en amont, méthodique; est ce que mon livre correspond à la lignée éditoriale ? Qu’est ce que je vise ? Qu’est-ce que je veux pour mon livre ? 


Au départ, j’étais partie sur un format de kamishibaï car je trouve les illustrations super belles. Ce sont de très grandes illustrations et le livre est écrit au dos de l’illustration. C’est toute une mise en scène, le lecteur met les images sur un support, les enfants voient seulement les images, c’est vraiment adapté à un public de maternelle et le lecteur a son texte derrière. Pendant que les images passent, tu lis le texte pour les enfants. Je trouve que les images sont magnifiques et c’est ce que je voulais. C’est un format papier, mais de la taille d’un écran. Les enfants sont vraiment captivés par les images, et comme les images sont très grandes, ça permet aussi de travailler le langage avec les enfants. Finalement, en parlant avec mon coach de sport, il m’a dit qu’il lisait des histoires à sa fille, et je me suis dit, je veux que mon livre soit dans les mains des parents et des enfants. J’ai changé d’avis et je me suis plus portée vers un livre traditionnel. J’ai aussi fait des allers-retours entre ce que je pensais vouloir et ce que je voulais pour ce livre. 


⚓️ As-tu publié d’autres textes ? ⚓️


J’ai publié des nouvelles chez Short Editions dont « Elle était si belle » qui m’a valu d’être lauréate chez cet éditeur, c’est ce qui a lancé ma carrière d’écrivaine officiellement. 


A lire sans tarder !

J’ai écris également  « Le manguier » et « Ce jour-là » qui sont toutes des nouvelles de la même édition. Ce sont des nouvelles qui sont beaucoup axées sur la romance. « Elle était si belle » est une nouvelle particulière car c’est l’histoire d’amour de mes grands-parents. J’ai écrit ce que je savais et inventé ce que je ne savais pas. C’est vraiment un hommage que je voulais leur faire. J’ai écrit cette nouvelle en 2018. J’avais déjà commencé une nouvelle sur mon arrière grand mère que je n’ai jamais fini d’ailleurs. Ensuite, je suis partie sur d’autres projets. 

L’année 2020 m’a inspiré beaucoup de poèmes, beaucoup sur mon africanité et c’est pour ça, que j’aimerais me rendre en Afrique, parce que ça a commencé à me questionner. 

Beaucoup sur l’amour, je pense que c’est mon sujet de prédilection et sur beaucoup d’autres sujets, car pour moi, tout est prétexte à l’écriture, une situation de vie, une conversation, dès que j’attrape un sujet qui m’inspire, j’écris. 

J’ai aussi participé à la session Bay la vwa organisée par July de Black Livres Matters. 


Session « By la Vwa » au Café Papier


J’ai déclamé deux poèmes, « Pourquoi me détestes tu ? » en lien avec l’assassinat de Georges Floyd. C’est une conversation avec l’homme blanc, pourquoi pour ma couleur, sans généraliser pour autant, pourquoi ma couleur me vaut autant de haine ? Et le deuxième texte est un texte qui est cher à mon cœur qui s’appelle « Mon homme antillais ». C’est un cri d’amour à mon homme antillais pour lui demander d’être de nouveau ce partenaire de vie que je recherche, que nous recherchons, nous les femmes antillaises et non pas un bourreau ou un homme volage comme trop souvent on peut le penser, mais vraiment cet homme, ce partenaire solide qui nous accompagne. J’ai écrit ce texte pendant une conférence sur les relations hommes-femmes.


Il y a pas mal de choses qui se recoupent dans mes textes, parce que l’africanité et le rapport avec l’homme blanc ça se rejoint, comme également l’homme antillais avec le sujet de l’amour. J’écris également sur les violences faites aux femmes, parce que j’ai été moi-même victime de violence, c’est un sujet qui me touche. Ce que je vis m’inspire et ce que vivent les autres m’inspire également. Il est vrai que cet épisode de ma vie m’a façonné, j’ai du en guérir et l’écriture me permet, pas que, mais me permet de penser et panser mes blessures.  


⚓️ Est-ce que tu voudrais évoquer un autre sujet qui te touche dans cette passion pour l’écriture et la lecture, ce que tu transmets aux enfants et aux adultes ? ⚓️


Ce que je trouve beau et je posais la question à mes participant.es, c’est que je ne sais pas qui prend le plus de plaisir. Je ne sais pas si c’est elleux ou moi car voir des gens se réveiller, découvrir leur talent, leur capacité, leur intériorité, m’encourage à continuer. Récemment, j’ai animé un atelier d’écriture et il y avait cette jeune femme qui était au bord des larmes, parce qu’elle a pu écrire un texte d’amour pour elle-même. La fois d’avant, elle était aussi au bord des larmes car elle a écrit une lettre à ses bourreaux pour leur dire qu’elle leur pardonnait. Ce sont des moments extrêmement forts, que ce soit la personne qui se découvre en terme de talent, de guérison, je reçois beaucoup dans ces moments-là. Avec les enfants, c’est vraiment l’idée de cultiver leurs imaginaires, qu’ils puissent rester des enfants et leur apporter de la joie.


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⚓️ Je rebondis sur ton dernier mot afin de te demander de nous partager une citation, une phrase inspirante, que tu utilises au quotidien, qui te fait vibrer et/ou te met en joie ? ⚓️


Je voudrais partager un verset biblique : « Demandez, vous recevrez »


Je le vois dans ma vie personnelle au quotidien. Avant de commencer les ateliers, j’en parlais à ma cousine, en lui disant que j’aimerais animer des ateliers d’écriture mais je ne savais pas comment faire. Quelques semaines plus tard, elle m’a proposé de faire une scène poétique. J’ai fait ma première déclamation avec elle, devant un parterre de personnes que je ne connaissais pas, et ensuite elle m’a dit « on va faire cet atelier».



Citation inspirante


Quand on ose demander, beaucoup de belles choses se passent. C’est vraiment mon leitmotiv. Parfois, on n’ose pas mais à chaque fois que j’ai demandé, j’ai reçu. Je l’utilise dans ma vie personnelle et professionnelle, en tant qu’enseignante et en tant qu’accompagnatrice littéraire. 


Milène Paul


Il y a également cette citation de MilènePAUL  : 

« Les bouches fermées sont des ventres vides ».

Vraiment ose parler, ose dire ce que tu fais, cette phrase m’a beaucoup guidé depuis que j’ai commencé, et ça m’a ouvert des portes. 


Merci à toi pour ce magnifique Vwayage !


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Commentaires

  1. Très beau parcours, qui nous fait également voyager et nous donne envie de réaliser nos projets.
    Cela me donne envie aussi de partager des moments de lecture avec mes enfants, avec nos vies à mille à l'heure on ne prends pas toujours le temps qu'il faudrait pour l'essentiel alors Merci pour cette petite piqûre de rappel 🥰

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    1. Merci ma cousine pour ce joli commentaire, je suis contente que la conversation te touche et t’inspire.
      Je te souhaite pleins de belles lectures avec tes enfants 🌟
      Joanna de Binomades

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