#6 - July - Guadeloupe - Mars 2021

 

Dans ce Vwayage avec July, nous évoquerons comment elle a osé se lancer pour créer son club de lecture en Guadeloupe.

Son parcours personnel et professionnel, ses voyages qui l'ont chamboulé, loin ou tout proche, ses nombreux départs et retours.

Le fait de s’écouter et de découvrir à quel point, nous sommes moins limité.es que ce que l’on croît. 

Enfin, July nous partagera ses proverbes inspirants 🙋🏽‍♀️


⚓️ Merci July d’avoir accepté mon invitation pour cette conversation. Je suis très heureuse de faire cette conversation avec toi, car on se connaît depuis longtemps maintenant, déjà 10 ans. La première fois que l’on s’est rencontrées, c’était pour se rendre à un concert de dancehall à Amsterdam, on avait fait la route ensemble depuis Paris. Et en préparant l’interview, je me suis rendue compte qu’à chaque fois que l’on se retrouvait, c’était pour entendre résonner des « voix » comme ce fameux concert, comme la visite du Paris Noir, entendre ta voix à tes nombreux anniversaires, etc. et encore une fois, on s’est retrouvées, tout à fait par hasard, il y a un an, à ton club de lecture que tu as créé l’année dernière qui s’appelle « maislismesmots ».                      Est-ce que tu veux nous en parler davantage ? ⚓️


Je suis rentrée en Guadeloupe il y a deux ans, et j’ai véritablement découvert la lecture il y a trois, quatre ans. Avant, je détestais lire ! J’ai participé à un club de lecture, à Paris qui s’appelle Book&Brunch Quand je suis rentrée en Guadeloupe, je lisais mais je pouvais échanger avec personne. J’ai cherché des clubs ici mais je n’en trouvais pas qui me correspondait, donc j’ai créé mon club. Initialement, je l’avais baptisé « maislismesmots ». Ensuite, ayant la volonté de promouvoir la littérature afro-caribéenne, je me suis dit qu’il fallait un nom qui parle de lui-même et j’ai rebaptisé le club « Black Livres Matter ». J’ai déposé ma marque début d’année 2021. 


⚓️ Comment  se passe ton club de lecture ? ⚓️


J’ai commencé le 29 février 2020, juste quelques jours avant le premier confinement. La rencontre avait lieu au Café Papier, c’est un établissement à Jarry, en Guadeloupe, qui est assez sympa. Par la suite, on a été confiné.es et je n’ai pas voulu casser le rythme du club, j’ai donc continué les rencontres en ligne via Zoom. C’est comme ça que tu as pu nous rejoindre ! Maintenant que nous ne sommes plus confiné.es, les rencontres ont de nouveau lieu tous les mois au Café Papier, chaque dernier samedi du mois. Le titre du livre est annoncé un mois à l’avance et le public est assez varié. En créant le club, j’avais de gros à priori car je me disais que les gens ne lisaient pas en Guadeloupe, mais au final, je me suis complètement trompée et le public est bien au rendez-vous. Et je suis trop contente que vous ayez pu participer à mon club ici !!!


Participation au club de lecture


⚓️ C’était top !! Comment choisis-tu tes livres au fur et à mesure que le club avance ? ⚓️


Ça dépend, il y a des livres que je choisis car je les ai lu auparavant et que j’ai beaucoup aimé comme Zaïre et Théophile, qui a été pour moi un déclic pour ma passion pour la lecture. Autrement, je regarde les critiques et les différents prix qui ont été remportés par certains livres. Je me fais également conseiller par les libraires et je regarde l’actualité des bouquins qui sont sortis sur l’île. De plus, j’essaie de rentrer en contact avec les auteurs/autrices.


⚓️ Pour ma part, je n’avais jamais participé à des clubs de lecture avant de participer à ton club et celui de Book&Brunch Guadeloupe que nous avons fait ensemble. Ce que j’ai trouvé très intéressant, c’est justement que tu invites l’auteur ou l’autrice à participer également au club de lecture et au débat avec les participant.es. Au delà de l’avis que nous avons pu avoir sur le bouquin, ça va beaucoup plus loin car on a également le retour de l’auteur, autrice en instantané, ce qui amène un autre aperçu, une autre dimension au livre. ⚓️


C’est vrai que ça amène une autre grille de lecture. Lorsque j’anime un club sans l’auteur/autrice, on a une dynamique complètement différente. Je me souviens lorsque l’on a reçu Gisèle Pinault au club, pour son livre « le parfum des sirènes », elle a pu nous expliquer pourquoi et comment elle a écrit de telle ou telle manière, car le public avait des interprétations différentes. Le fait de l’avoir présente, c’était super sympa car on pouvait lui poser des questions et mieux comprendre le livre.


⚓️ Est-ce qu’en général, c’est assez simple de contacter les auteurs et autrices ? ⚓️


Non ce n’est pas si simple ! Il y a des auteurs comme Fola GADET que je connais, mais souvent, je n’ai pas de retour immédiat. Par exemple, pour GAUZ, il m’a répondu le lendemain du club. J’étais déçue mais en même temps ce n’est pas évident pour moi car je pense que je ne suis pas encore assez connue pour le moment. Mais il y a quand mêmes des auteurs/autrices qui prennent contact avec moi, donc je suis assez contente.


⚓️C’est tout nouveau?⚓️


C’est depuis ce mois-ci. Le premier auteur qui a pris contact avec moi c’est Mathieu GAMA, c’est le livre que l’on va lire pour le mois de mai 2021 : Le jour où les Antilles ferons peuple.



⚓️ Qu’est ce que tu as ressenti quand cet auteur a pris contact avec toi ? Tu as dû être fière ? Le club prend en visibilité et tend à être (re)connu ! ⚓️


Oui j’étais très contente car c’est un livre que j’ai vu à la librairie et dont le titre a résonné fort en moi,  et je me suis dit qu’il fallait le lire. Quand l’auteur m’a contacté, j’étais enchantée et je me suis dit « ça y est, ça commence à prendre » et mon but est d’inviter l’auteur/l’autrice à chaque club de lecture. Pour moi, c’est très important, je trouve ça incroyable et ça apporte vraiment un plus. 


⚓️ Contrairement au Book&Brunch, les auteurs/autrices ne sont pas présent.es ? ⚓️


Pour ceux que j’ai fait sur Paris, je n’ai pas eu la chance d’assister au session où il y avait l’auteur/autrice, mais de temps en temps, iel est invité lors des clubs, soit en visio ou soit en présentiel. 


⚓️ Alors toi, lors de tes clubs, tu présentes seulement de la littérature afro-caribéenne ? ⚓️


Pas que ! Je dirais plutôt que c’est de la littérature venant de la diaspora afro-caribéenne. Il y a des auteurs/autrices africain.es comme Fatou DIOME ou encore GAUZ. C’est la caraïbe, l’Afrique, même l’Amérique noire… 



⚓️ Je reprends tes mots. Tu nous as dit que tu étais retournée en Guadeloupe il y a deux ans. Est-ce que tu peux nous parler de ton parcours ? ⚓️


Je suis née en Guadeloupe et je suis partie en France hexagonale pour les études car ici il n’y avait pas ce que je voulais faire, à savoir une école d’ingénieur.e. J’ai fini mes études dans le Pas-de-Calais, ensuite mon premier emploi a été au CNRS à Grenoble. Ensuite, je suis montée sur Paris et j’ai travaillé chez EDF pendant une dizaine d’années. Il y a dix ans, j’ai eu envie de changement, pas de vie mais de lieu. J’ai beaucoup voyagé et j’avais fait un voyage à New-York qui m’a vraiment chamboulé et je m’étais dit que j’aurais vraiment voulu y vivre même un an, juste pour l’atmosphère et l’énergie que dégage cette ville. Et j’ai donc simplement décidé de partir à NYC.


🌎🌎🌎


⚓️ De quelle manière ce voyage t’a chamboulé ? ⚓️


Ça a chamboulé ma créativité, c’est un endroit où vraiment, c’est un espèce de bouillon, tout en toi s’éveille. Tout le côté artistique que tu peux avoir enfoui, tout s’éveille, tout prend lumière. Ça m’a beaucoup plu, d’autant plus que j’y étais pendant le Black History Month en février et c’est impressionnant. Tout est vraiment orienté sur la culture noire et j’ai appris énormément de choses. Je suis également une fan de street-art et NYC c’est « the place to be ». J’ai fait plein de visites, j’ai rencontré plein de gens, j’ai assisté à des concerts de jazz, j’ai fait plein d’activités en lien avec le coté artistique d’une ville. 



⚓️ Tu disais que tu avais beaucoup voyagé ? ⚓️


Je n’ai jamais voyagé lorsque j’habitais en Guadeloupe car j’étais étudiante et j’ai vraiment commencé à voyager quand je vivais à Grenoble. Mon premier voyage a été au Maroc, ça m’a beaucoup plu et ensuite j’ai été en Roumanie pendant 3 mois, le Vietnam, Thaïlande, Côte d’Ivoire, beaucoup les USA, et beaucoup l’Europe, l’Allemagne, l’Angleterre, le Portugal et le plus beau voyage de ma vie a été Haïti. 


⚓️ Je reviens sur ton voyage en Roumanie, comment c’était ? ⚓️


Je suis partie en stage trois mois et c’était vraiment top. J’ai beaucoup aimé. Pourtant quand je suis partie, il y avait la guerre, j’étais dans une ville qui s’appelle Timisoara, ce n’est pas loin de la Serbie. C’était panique à bord, en plus des à priori bien pesants et négatifs ! Finalement, j’ai vraiment beaucoup aimé. J’étais dans une ville étudiante, j’ai fait beaucoup de soirées hip-hop, la nourriture locale est délicieuse, et la vie n’a vraiment rien à voir avec ce que l’on pense, c’est vraiment un beau pays et les gens sont vraiment très sympathiques. J’ai même voulu rester et m’installer là-bas. 


Timisoara, Roumanie


⚓️ Et Haïti ? ⚓️


Je me suis rendue en Haïti, il y a environ six ans. Ça a été un appel ! Déjà, j’ai découvert Haïti, grâce à l’auteur Dany LAFERRIERE. À Grenoble, j’avais une copine qui était Haïtienne, et qui lisait beaucoup cet auteur et qui m’avait prêté un de ces livres. J’ai découvert Haïti par la plume de cet homme. J’aime bien sa manière de décrire le pays. J’ai également découvert Haïti malheureusement par les médias qui ont une vision complètement biaisée du pays. Je suis croyante et un jour, j’ai eu un appel où il fallait que je parte en Haïti. Je ne pourrais pas l’expliquer, c’était vraiment intense, très présent dans mon cœur, j’ai prié et je me suis décidée. 

 

J’ai organisé le voyage avec un de mes oncles qui avait l’habitude de partir là-bas en tant qu’humanitaire. Ça faisait un moment qu’il n’avait plus mis les pieds dans le pays car il avait été kidnappé et je suis partie avec lui quelques années plus tard. C’est un autre voyage qui m’a chamboulé complètement. Je suis partie quinze jours. Initialement, on devait rester un mois mais on était en pleine élections et on a dû écourter le voyage. J’ai donc fait de l’humanitaire dans une structure chrétienne, c’était un espèce de camp qu’ils avaient reconstruit suite au séisme pour héberger des familles qui se sont retrouvées sans abri et ils avaient construits des écoles pour les enfants de la ville. Le but de mon voyage en Haïti, c’était d’aider à construire les écoles. À l’époque, il n’y avait que le primaire et depuis ils ont construit le collège.  


⚓️ Tu as fait pas mal de voyages et encore tu n’as pas parlé des voyages que tu as fait pour les carnavals !!! 

Avec le recul aujourd’hui, quelle est ta réflexion ? Qu’est-ce que ça t’a apporté de voyager ? ⚓️


Je pense que ça construit, ça forge, ça t’ouvre complètement ton schéma de vie, ça te déformate, ça te déconstruit, avant de te reconstruire ! Je pense que c’est nécessaire pour tout le monde de pouvoir voyager, de l’endroit où la personne évolue, et ça permet de découvrir qu’ailleurs, ça se passe autrement, et que ça fonctionne aussi. Ça permet de faire des rencontres humaines très fortes. Malheureusement, il faut des moyens pour voyager, ça devrait être accessible à tous.tes, je pense que c’est vital. 


⚓️ Actuellement en tour du monde, nous avons pris une année sabbatique pour voyager et au bout de trois mois, on se dit déjà que ça devrait être obligatoire pour tout le monde de prendre un an, de sortir de sa zone de confort et d’aller à la découverte du monde. Quand on revient, on revient extrêmement changé mais extrêmement riche. Et la liberté que l’on a en voyage, c’est comme si tout était possible. ⚓️    


Complètement d’accord !! Mais il faut se préparer au retour. Car souvent lorsque l’on part pour se confronter au monde, on se prépare au départ.

Par exemple dans mon cas pour Haïti, je m’étais préparée, comme jamais, pour le départ et la vie sur place qui n’était pas évidente, car je n’étais pas dans des bonnes conditions sanitaires. Mais le retour a été horrible, car tu (re)découvres que tu as une vie de privilégié.e. Tu vis dans un espèce de confort que tu ne vois même pas car tu as toujours vécu dedans et ça m’a vraiment mis un sacré coup au moral. J’ai eu du mal à revenir dans cette vie, sachant que j’avais laissé des gens dans des conditions extrêmement précaires, surtout des enfants. J’ai eu beaucoup de mal à m’en remettre. 



⚓️ Quelles ont été tes ressources pour prendre du recul ? ⚓️


J’ai été bien entourée, la famille, les ami.e.s ça aide. Je pense qu’il faut être entouré.e.


⚓️ Tu penses retourner en Haïti ? ⚓️


Je ne suis pas prête à refaire le voyage parce que j’ai laissé un petit garçon là-bas sur lequel j’ai eu un vrai coup de cœur. Je n’ai plus de nouvelles de lui, et je pense que partir là-bas, me remémorer tout ça, ça va être trop difficile pour moi. 


⚓️ Tu as connu d’autres retours douloureux en rentrant de 

voyage ? ⚓️


Non pas forcément, en rentrant de mon année à NYC, ce n’était pas difficile car je rentrais chez ma mère, et en rentrant de NYC, je repartais pour le carnaval de Jamaïque alors j’avais d’autres préoccupations !


⚓️ Quel a été ton déclic pour partir de NYC, de rentrer en Guadeloupe et non retourner à Paris ? ⚓️


L’hiver de NYC a été très difficilement supportable, et c’est vraiment l’opportunité professionnelle qui m’a décidé. Sincèrement, je n’avais pas envie de rentrer à Paris, j’avais pris un break d’un an, que j’ai prolongé et j’avais envie de voir ailleurs et de bosser ailleurs. 



⚓️ Comment est ta vie en Guadeloupe ? ⚓️


J’ai trouvé du boulot facilement. Je suis responsable d’un bureau d’études dans une filiale de Vinci Energie. Je découvre un nouveau métier, je travaille dans l’électricité dans le champ du tertiaire. Au début, l’adaptation professionnelle a été très difficile, mais maintenant j’ai trouvé mon rythme et ça me plaît énormément, parce que comme je le dis souvent, en Guadeloupe tout est à faire. Je découvre vraiment que mon potentiel de créativité est à son summum, tu peux tout créer sachant qu’en plus, tu peux juste mettre en application ce que tu as appris dans d’autres pays, ou bien dans d’autres activités professionnelles et ça fonctionne tout de suite ici, c’est vraiment top ! Donc vraiment rien à voir avec ce que je faisais chez EDF. Je n’aurai pas pu postuler dans le nucléaire ici car ça n’existe pas. J’ai trouvé mon emploi vraiment par hasard, j’ai un ami qui avait mis une offre sur Facebook, j’ai demandé s’il connaissait le cabinet qui recrutait pour être sûre que ce ne soit pas une arnaque. J’ai postulé pour un poste qui n’est pas mon emploi actuel et quand j’ai été reçue par le cabinet, ils m’ont dit qu’il voulait me positionner sur une autre entreprise. Ils m’ont proposé de rencontrer la direction et en deux jours j’ai trouvé du travail. C’est une vraie chance, une vraie bénédiction car je sais qu’en Guadeloupe, beaucoup de personnes galèrent à trouver du boulot, surtout dans des groupes dans lequel je suis. 


🌎🌎🌎


⚓️ Comme tu connais le projet « Vwayages » et d’ailleurs tu m’as aidé à trouver le nom 🤗 Est-ce que tu voudrais nous partager une citation, ta phrase inspirante ? 

Et je vois que tu as ramené un beau livre avec toi ! ⚓️ 


Oui, c’est le grand livre des proverbes créoles, qui a été écrit par un auteur martiniquais. Une copine me l’a passé justement pour la conversation, je le trouve vraiment bien fait. En plus, je ne suis pas très forte en créole écrit et je trouve ce livre super car je me rends compte qu’il y a de nombreuses règles. Il est bien fait car tu as la traduction mot à mot et l’explication juste en dessous de ce que veux dire le proverbe. J’ai lu le livre en entier et j’ai envie de citer deux proverbes. Je ne les connaissais pas du tout et je les ai découvert grâce à ce livre et ça a tout suite résonné en moi. 



Le premier :



Ce qui signifie que chacun connaît ses propres limites et justement je trouve que ce proverbe est faussé car le voyage te permet justement de te rendre compte que tu n’es pas limité.


Et la deuxième : 



C’est vraiment ma motivation, mon leitmotiv de vie. C’est vraiment relatif au développement personnel, c’est apprendre de ses difficultés. J’utilise ce proverbe quotidiennement et encore plus actuellement avec cette pandémie qui nous a bloqué, qui a bloqué le monde entier, je l’utilise pour prendre du recul et aller de l’avant. 


Mes voyages m’ont permis de réfléchir au fait que rien ne pouvait me limiter et que tout est possible. Au contraire, c’est la société qui fait que l’on s’installe dans une zone de confort et tant que l’on n’a pas voyagé pour sortir de cette zone et se rendre compte que l’on est citoyen.ne du monde, ça devient compliqué de s’en rendre compte par la suite. On est en mesure d’évoluer et d’apprendre des choses tous les jours, et je n’ai vraiment pas envie d’être limitée.


⚓️ Je te remercie pour le partage de ces proverbes créoles. Je tiens à souligner que tu es la première  à me donner une citation qui ne te correspond pas (rires). ⚓️


Je voudrais rajouter que je suis heureuse de vous avoir retrouvé pendant votre tour du monde. C’est vrai que l’on s’est toujours croisées à Paris et se revoir dans un autre cadre, je trouve ça énorme. Je suis super ravie d’avoir passé du temps avec vous ici et j’espère vous rejoindre dans une de vos étapes de votre parcours.


Je suis vraiment heureuse d’avoir partagé cette conversation avec toi car tu fais partie des personnes qui m’ont aidé à concrétiser ce projet, et je suis très contente de faire résonner ta voix dans cet épisode. 


Merci pour ce superbe Vwayage. 


Pour suivre July, c’est par ici ⤵️

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